Procès « Thomas Sankara et douze autres » : Le parquet demande une confrontation entre un accusé et Jean Pierre Palm
Plus tard, à la question du parquet de savoir ce qu’est un parti de gauche, l’accusé répond qu’il ne sait pas. Et que la question doit être posée à ceux qui parlaient toujours de Lénine et de Karl Marx. « On m’a amené dans la politique. Moi, je ne sais pas ce que c’est que la gauche. Moi ce qui me préoccupe, c’est est-ce qu’il pleut ? Est-ce que les paysans mangent ? », a déclaré Jean Pierre Palm.
A la question du parquet de savoir s’il avait participé à la rédaction et à la distribution de tracts tendant à salir la réputation de Thomas Sankara et de Blaise Compaoré, l’accusé a répondu « Non ». Il a précisé qu’il fréquentait les deux hommes qui se retrouvaient parfois chez lui à son domicile au quartier Gounghin. En faisant référence aux officiers, tête d’affiche de la révolution, Jean Pierre Palm a dit que Blaise ne parlait jamais des trois autres. Thomas Sankara non plus.
Était-il néanmoins au courant du coup ? Jean Pierre Palm répond sans ambages : « Si j’étais au courant du coup d’Etat, je n’allais pas me retrouver en pantalon jean et en tapette en train de dormir chez les gens ». Notons que plus tôt à midi, il avait raconté que c’est en se rendant dans un centre médical pour des soins de maux de dents, qu’il s’est retrouvé au domicile familial de Me Mireille Barry, alors étudiante, où il a passé la nuit du 15 octobre.
Pourtant le premier accusé entendu à ce procès, Yamba Élysée Ilboudo avait déclaré que dans la nuit du 15 octobre, il était allé chercher du café sur ordre de Hyacinthe Kafando. A son retour, Hyacinthe Kafando lui a demandé d’apporter le café dans un bureau. « Dans ce bureau, a déclaré Yamba Élysée Ilboudo, il y avait Blaise Compaoré, Boukari Lingani, Henri Zongo et Jean Pierre Palm ». Ce dernier à la barre maintient qu’il ne s’est rendu au conseil de l’Entente que le lendemain du drame après avoir passé la nuit chez les Barry. « Je pense que Élysée s’est trompé », a conclu Jean Pierre Palm.
Le parquet a demandé une confrontation entre les deux accusés. En attendant d’accéder à sa requête, le président de la Chambre passait la parole aux avocats de la partie civile, au moment où nous quittions la salle.